Suivant les traces de son père Stephen King, Joe Hill commence à voir plusieurs de ses ouvrages transposés à l’écran. Après Horns (en 2014), NOS4A2 (en 2019) et Dans les hautes herbes (en 2019), c’est au tour de Locke and Key d’être adapté. Il s’agit initialement de romans graphiques, écrits par Joe Hill et illustrés par Gabriel Rodriguez, qui nous proposent un univers fantastique où des clefs déverrouillent un monde au-delà du notre et donnent accès à des capacités extraordinaires. Les livres ont été publiés en 6 recueils entre 2008 et 2013 et dès 2010 des projets d’adaptations, films ou séries, naissent. Malheureusement ces projets avortent ou sont peu concluants, comme en atteste des refus en 2011 et 2018, ainsi que les nombreux changements d’équipes. C’est donc finalement en cette année 2020 qu’arrive la consécration de la transposition à l’écran en une série, grâce à Netflix, dont la première saison est en ligne et la seconde déjà en préparation.
Le scénario de la série est assez proche de celui des livres et son ambiance retransmet assez fidèlement l’âme du manoir Locke. Il est toutefois à noter que l’atmosphère générale de la série est surtout fantastique et poétique, alors que les livres sont plus sombres et violents. C’est donc dans un monde envoutant et coloré que nous suivons les mésaventures de la famille Locke. Les enfants Locke sont particulièrement attachants, surtout le petit Bode sans qui la magie et les secrets de la demeure familiale n’auraient pas été révélés. C’est lui qui pousse son frère Tyler et sa sœur Kinsey à rechercher les mystérieuses clefs, mais c’est aussi lui qui libère la présence maléfique. S’en suit alors une chasse au trésor afin de trouver toutes les clefs et leur pouvoir respectif, avant que les ténèbres ne s’en emparent. On se laisse rapidement prendre au jeu de cette quête palpitante et on a envie nous aussi découvrir les clefs. Même si on peut parfois être agacé par les choix que les personnages font quant à l’utilisation des dites clefs.
La bande son et le visuel de la série participent considérablement à son attrait, et les paysages et décors rendent bien hommage aux dessins de Gabriel Rodriguez. Cela s’explique en partie par le fait que Carlton Cruse travaillait depuis longtemps sur le projet, et Hill et Rodriguez ont largement collaboré à la réalisation de la série et ont approuvé les choix scénaristiques. Enfin, tout comme dans les livres, on trouve dans la série de nombreuses références qui plairont aux fans d’horreur. A commencer par la ville dans laquelle se déroule l’action, sur le papier elle est nommée Lovecraft en hommage à l’écrivain Howard Philips Lovecraft (1890-1937) et à l’écran il s’agit de la ville de Matheson, du nom de l’écrivain Richard Matheson (1926-2013). Le groupe d’ami de Kinsey porte le nom du réalisateur, maquilleur et monteur d’effets spéciaux Tom Savini.
La série peut ainsi séduire un large public, les amateurs d’horreur y trouveront une série détente et amusante, et elle peut permettre aux novices de ce genre une entrée en douceur dans les univers fantastiques et horrifiques. C’est également une série assez peu violente, et donc visionnable en famille.
Par Sarah C.