Adapté d’un livre de Todd Rigney, Found est l’une des bonnes surprises de l’Etrange Festival 2013. Le film suit le quotidien de Marty, un enfant de 12 ans dont la passion pour les films d’horreur fait de lui la risée de ses camarades de classe. Pour en rajouter une couche, il a découvert le terrible secret de son grand-frère : ce dernier est un serial killer inspiré par la vision d’une bande d’exploitation ultra-trash. Traumatisé mais incapable de donner l’alerte, Marty va dériver entre fascination et répulsion pour cette double-identité jusqu’à un final cauchemardesque.
Une relation fraternelle pour le moins inédite
Avec un budget annoncé de 10 000 $ – peu crédible vu la qualité et la maîtrise du résultat final – le cinéaste indépendant Scott Schirmer a réalisé un film particulièrement marquant et original, prenant à rebours les attentes du spectateur. Adoptant le point de vue de l’enfant, la mise en scène joue de manière ingénieuse avec cette perception en perte de repères Avec ses personnages ayant pour seule décoration des posters de quelques classiques horrifiques des années 90, le réalisateur porte également un regard intéressant sur le rapport à cette “violence divertissante”. Premier climax du film, le visionnage d’une cassette vidéo est ainsi l’occasion pour nous infliger des séquences à l’ultra-violence aux limites de la série Z. En contre-point de cette surenchère visuelle, le final, se passant cette fois dans la réalité, fait cette fois appel à l’imagination du spectateur et en est encore plus dérangeant. Une réflexion sur le genre horrifique qui en minimise également l’impact, montrant au détour de nombreuses scènes que la véritable origine de cette colère tournant au carnage est plus à chercher dans un contexte social et familial dégradé – il faut voir dans le film la représentation des autorités parentales et scolaires – dans lequel se nichent insidieusement haine de la différence et appel à faire justice soi-même.
Ce moment où le spectateur se tape 10 minutes de video nasty ultra gore
Tout comme le personnage principal, le spectateur est tiraillé entre la sensibilité enfantine du film et cette histoire virant de plus en hardcore. La mise en scène est ainsi d’une sensibilité parfois désarmante, aidée par une bande-son régulièrement envoûtante, entre nappes aérienne et passage plus hypnotique. Le film joue alors presque la carte du drame familial sur le thème de l’ado perturbé. Un grand écart avec la réalité déroutant voire souvent dérangeant dans sa complète distanciation. La mise en scène arrive ainsi pendant les 3/4 du film à rendre le grand-frère presque sympathique alors que se délitent les relations avec les parents. Le point de vue reste au final celui d’un petit-frère sur son aîné. Sur ce point, on pense à certains moment au Mysterious Skin de Gregg Araki.
L’aîné a sorti sa tenue de soirée
Loin d’être parfait, l’intrigue ayant probablement gagné à être un peu plus resserrée, Found reste quand même une oeuvre brillante, à part, une petite claque dont la morale ambiguë reste longtemps en tête après visionnage. Par contre, vu son caractère dérangeant et la nature ultra-violente de certaines scènes, on ne risque probablement pas de le voir sur grand écran hors cadre de festival…
Critique par Alex B
TRAILER
Thank you for the kind review! I’m so pleased you enjoyed the movie!
Thank you for making this work… Mona Lisa of horror movies… one of the 3 of 4 bests I have seen… Scott Schirmer is a genius…
only one suggestion : next time, do the same but with hard sex lol.