L’histoire : Aveugle depuis l’age de cinq ans, la jeune et jolie Sydney Wells, sous l’insistance de sa soeur aînée, accepte de se soumettre à une greffe de cornée qui devrait lui permettre de retrouver la vue. L’opération réussit parfaitement, et Sydney doit maintenant s’adapter à sa nouvelle vie, à sa nouvelle perception. Et c’est là qu’elle se rend compte avec angoisse qu’il y a quelque chose qui cloche, elle se retrouve en effet victime d’hallucinations et peut observer des individus que nul ne parvient à voir…
Forts de leur collaboration sur le thriller Ils en 2006, les français Xavier Palud et David Moreau décident de réitérer l’expérience deux ans plus tard en s’exportant cette fois-ci sur le territoire américain avec The Eye, remake de l’œuvre éponyme des frères hongkongais Danny et Oxide Pang (2002). Malheureusement, et comme beaucoup d’autres avant elle, cette relecture à la sauce BBQ n’apporte rien de bien intéressant et peine à s’élever au niveau du film original. Là où le The Eye des frères Pang réussissait avec maestria à instaurer une atmosphère angoissante qui tirait toute son efficacité d’une suggestivité attrayante, celui de Palud et Moreau pêche mortellement par manque de rythme et surtout de finesse. Dommage, car c’était pourtant bien essayé…
En effet, ce qui annihile d’emblée toutes les chances de succès du film est avant tout son effroyable lenteur. Beaucoup trop molle pour ne pas perdre la majeure partie de son public en route, l’histoire de The Eye suit son cours à un rythme de croisière qui devient vite exaspérant, surtout si l’on comptait sur les apparitions fantomatiques qui assaillent Sydney pour dynamiser la narration, car c’est peine perdue… Exit l’ambiance glauque et un brin malsaine (comme les asiatiques savent si bien les faire) du film original, ici, l’Amérique nous sert ce qu’elle sait faire de mieux : l’outrance… Ledesign des fantômes, s’il ne casse pas des briques, se montre parfois franchement ridicule (le Shadowman en première ligne), car à force de trop vouloir en montrer, le film finit par se brûler les ailes.
Du coup, du début à la fin du film, on attend patiemment de sursauter de surprise ou même de légèrement frissonner d’horreur, mais hélas, en vain. C’est donc un fait qu’il nous faut admettre : aucune scène ne parvient à faire peur à aucun moment donné, le film n’atteint donc jamais son but initial, il est donc un mauvais film… C’est aussi simple que cela. Et je ne parle même pas pour quelqu’un qui aurait déjà vu l’original, car la sensation de réel gâchis est encore bien pire. Pour autant, on ne peut pas vraiment dire qu’on s’ennuie à en crever dans ce film (Jessica Alba est tellement mignonne !), disons plutôt qu’on assiste passivement à une succession de scènes plus inefficaces et éculées les unes que les autres et qui nous laissent toutes de marbre, et ce pour un effet au final assez frustrant.
Les personnages sont tous vides et inconsistants, surtout le sarcastique et très lent à la détente docteur Faulkner (Alessandro Nivola ; Jurassic Park III) que la mono-expressivité quasi-pathologique achève de rendre aussi transparent que sa paire de verres correcteurs dans le film. Seule Jessica Alba parvient à dégager une aura singulière qui lui est propre et à ainsi sortir du lot, bien que son jeu ne soit pas non plus d’une subtilité à toute épreuve… Néanmoins, l’on peut affirmer sans avoir peur de se planter que l’actrice porte à elle-seule tout le poids du film sur ses frêles petites épaules mais, malgré tout, aucun des personnages ne réussit vraiment à relever le niveau du film.
Plus que de commettre de véritables bourdes impardonnables, le gros problème de The Eye, c’est qu’il est moyen en tout. Musique banale (sauf dans les scènes où Sydney joue du violon), acteurs tout juste corrects, effets spéciaux à peine passables peu ou pas de réelle recherche esthétique ; absolument aucun élément ne vient distinguer ce remake de la pléiade d’autres déjà existants. Et, pour ne pas changer les bonnes vieilles habitudes, celui-ci massacre plus l’œuvre originale qu’il ne la sublime, en fin de compte. La magie du cinéma asiatique n’ayant strictement rien à voir avec celle américaine, il ne serait pas vraiment judicieux de comparer l’une et l’autre selon des codes bien établis ; néanmoins, force est de reconnaitre que dans ce cas précis, l’une est supérieure à l’autre, et de beaucoup. En bref, tout ce qui faisait le charme subtil du film original est ici éclipsé au profit des grosses ficelles américaines habituellement mises au service des grosses productions commerciales. Bien que The Eye n’en soit pas une, loin de là même, elle tente cependant de s’approprier un peu de l’aura de ces films à grand spectacle, mais le résultat reste plus qu’insatisfaisant.
The Eye est donc un énième remake raté des petits bijoux asiatiques tant convoités par le marché du cinéma occidental, pas du tout original, dans lequel il ne se passe rien de bien palpitant et dont le seul attrait consisterait en la présence pour le moins agréable d’une Jessica Alba toujours aussi jolie (ce qui est quand même loin d’en faire un bon film). Préférez-lui sans hésiter l’œuvre originale de 2002, un peu moins tape-à-l’œil mais tellement plus efficace…
Par Emmanuelle Ignacchiti
moi je ne sais pas si il est bien mais j’ai vue les extrés et il a l’air vraiment trop bien lol sa me donne de la sensation et c sa que j’aime lol pas vous ????