Attendu depuis des mois, le film sort le 10 Février sur nos écrans. Voici ce qui nous attends ..
Dans les années 30 et 40, Universal Pictures offre aux spectateurs de cinéma un divertissement d’un genre nouveau : le film de monstres. Grâce à toute une série de films d’horreur permettant à des acteurs devenus légendaires, tels que Bela Lugosi, Boris Karloff et Claude Rains, d’incarner des figures emblématiques tirées des mythes et de la littérature, comme Dracula, le monstre de Frankenstein, la Momie ou l’Homme invisible, Universal contribue à fixer en images les cauchemars qui, jusqu’alors, n’existaient que dans l’imagination des lecteurs. L’un de ces monstres les plus mémorables est le produit de la création de l’acteur Lon Chaney Junior dans LE LOUP-GAROU de George Waggner, datant de 1941 : un homme solitaire, incapable de résister à son instinct le plus primaire, se transforme en une créature inhumaine qui hantera dès lors le subconscient des spectateurs. Les nuits de pleine lune, une rage primitive, venue des tréfonds les plus sombres de son âme, se déchaîne. Moitié homme, moitié démon… sa malédiction est éternelle.
Inspiré du classique de 1941, WOLFMAN revisite le mythe de l’homme maudit en revenant à ses origines légendaires. Benicio Del Toro (récompensé à l’Oscar pour TRAFFIC de Steven Soderbergh, 2000) incarne Lawrence Talbot, un aristocrate torturé que la disparition de son frère force à revenir au domaine familial. Contraint de se rapprocher de son père, Anthony Hopkins (récompensé à l’Oscar pour LE SILENCE DES AGNEAUX de Jonathan Demme, 1991), Talbot se lance à la recherche de son frère… et se découvre une terrible destinée. L’enfance de Lawrence Talbot prit fin à la mort de sa mère. Ayant quitté le paisible hameau de Blackmoor, il a passé plusieurs décennies à essayer d’oublier. Mais, sous les suppliques de la fiancée de son frère, Gwen Conliffe (Emily Blunt), il revient à Blackmoor pour l’aider à retrouver l’homme qu’elle aime. Il y apprend qu’une créature brutale et assoiffée de sang s’affaire à décimer les villageois et qu’Aberline (Hugo Weaving), un inspecteur sceptique de Scotland Yard, est là pour mener l’enquête.
Réunissant petit à petit les pièces du puzzle sanglant, Talbot découvre une malédiction ancestrale qui transforme ses victimes en loups-garous les nuits de pleine lune. Pour mettre fin au massacre et protéger la femme dont il est tombé amoureux, il doit anéantir la créature macabre qui rôde dans les forêts de Blackmoor. Alors qu’il traque la bête infernale, cet homme hanté par le passé, va découvrir une part de lui-même qu’il n’avait jamais soupçonnée.
Être mythologique vieux de milliers d’années, il est affublé d’une multitude de noms différents dans quantité de régions du monde et fait l’objet d’une fascination ancestrale : le lycanthrope, un être humain possédant le pouvoir contre nature de se transformer en une créature s’apparentant au loup, les nuits de pleine lune. Depuis les mythes des Anciens Grecs jusqu’au bestiaire de Gervais de Tilbury dans son Livre des merveilles, datant de 1212, on trouve, depuis des siècles, des histoires de loups-garous dans les cultures du monde entier. Il y a 70 ans, cette créature fait son entrée au cinéma. En 1935, Universal sort LE MONSTRE DE LONDRES (Stuart Walker) mais le film qui l’inscrit à jamais dans la mythologie cinématographique date de 1941 : LE LOUP-GAROU met en place un personnage emblématique, la figure tragique de l’aristocrate rebelle du nom de Lawrence Talbot, interprété par Lon Chaney Jr, fils de l’icône du cinéma muet, Lon Chaney, qui est lui-même à l’origine de rôles historiques dans LE FANTÔME DE L’OPÉRA (Rupert Julian, 1925) et LE BOSSU DE NOTRE DAME (Wallace Worsely, 1923). Tiré d’un scénario de Curt Siodmak, LE LOUP-GAROU est la suprême création d’une période propice au défoulement de l’imaginaire et des cauchemars. Le personnage de Talbot réapparaîtra dans d’autres films du studio dont FRANKENSTEIN RENCONTRE LE LOUP-GAROU (Roy William Neill, 1943), LA MAISON DE FRANKENSTEIN et LA MAISON DE DRACULA (Erle C. Kenton, 1943 & 1945) et DEUX NIGAUDS CONTRE FRANKENSTEIN (Charles Barton, 1948). Malgré ses modestes 70 minutes, LE LOUP-GAROU – comme son accroche «Son terrible hurlement est un chant funèbre !» — devient presque instantanément un classique. Le film assoit la renommée de Lon Chaney Jr et offre des apparitions spéciales à d’autres «montres» Universal, dont Claude Rains (L’HOMME INVISIBLE de James Whale, 1933) dans le rôle de Sir John Talbot, et Bela Lugosi (DRACULA de Tod Browning, 1931) dans celui du gitan qui révèle le mauvais sort jeté sur Lawrence. L’acteur et producteur, Benicio Del Toro, est un fan de longue date des films de monstres.
Avec son agent et producteur Rick Yorn, ils eurent les premiers l’idée de réaliser un hommage au film de 1941. Yorn explique la genèse du projet : «Durant notre enfance, ces films de monstres ont vraiment eu un impact important sur mon frère et moi. Il y a quelques années de cela, je sortais avec Benicio de son domicile et j’ai entr’aperçu son affiche du LOUP-GAROU. On y voyait un gros plan de Lon Chaney Jr en loup-garou. J’ai regardé le poster, puis Benicio – qui à l’époque portait la barbe – et je lui ai dit : ‘Ça te dirait de faire un remake du LOUP-GAROU ?’» Del Toro était plus que partant pour cet hommage à un genre qu’il chérit depuis son plus jeune âge, et ce malgré le maquillage lourd et les prothèses nécessaires à la recréation de la créature. «FRANKENSTEIN, DRACULA, LA MOMIE… quand j’étais gosse, je regardais tous ces films», explique Del Toro. «Mon premier souvenir d’acteur, c’est Lon Chaney Jr jouant le loup-garou. Nous voulions faire honneur à ce film et au MONSTRE DE LONDRES interprété par Henry Hull. Nous savions que ça serait passionnant de le réaliser d’une manière traditionnelle et artisanale». Del Toro ne voulait pas faire une copie conforme de l’original, mais au contraire l’adapter au goût des spectateurs d’aujourd’hui. Il estime qu’Andrew Kevin Walker et David Self ont parfaitement su «compléter le scénario avec de nouveaux ressorts dramatiques nécessaires à sa modernisation, tout en respectant l’histoire d’origine». Del Toro et Yorn entreprirent alors de mener le projet à bien, et lors d’un dîner avec le producteur Scott Stuber, les trois hommes en conclurent qu’il était temps de rafraîchir le classique. Stuber déclare : « La figure du loup-garou est emblématique parce que, d’une certaine façon, chacun de nous la porte en soi. Chacun de nous sent cette rage. Chacun de nous a au moins une fois eu le sentiment d’avoir été trop loin, de s’être trop emporté, d’avoir fait quelque chose qu’il n’aurait pas dû. Nous avons tous un côté primaire et animal que nous devons contrôler sans quoi nous sommes condamnés». Il n’a jamais fait le moindre doute pour le producteur que Del Toro était parfait pour le rôle titre. Pour lui, l’acteur «a un regard si puissant que l’émotion qu’il parvient à exprimer après la transformation est un élément capital du film. Nous ne voulions pas séparer l’acteur du loup-garou… pour ne pas finir avec la créature d’un côté et Benicio de l’autre. La performance de l’acteur est capitale à l’appréhension du personnage. Les effets spéciaux sont impressionnants, ils mettent en valeur le jeu… mais ne le remplacent pas».
Le producteur Sean Daniel vint compléter le trio initial, apportant avec lui tout son savoir et son expérience du renouveau du film de monstres puisqu’il avait auparavant contribué à la relance de la saga LA MOMIE pour Universal. À propos de sa participation à ce nouveau projet, Daniel déclare : «J’étais vraiment excité à l’idée de faire partie du voyage et de redonner vie à un autre des grands monstres classiques d’Universal qui m’ont tellement inspiré quand j’étais enfant». Ensemble, les producteurs s’attelèrent à trouver le réalisateur qui pourrait non seulement donner corps à la tragédie, mais qui saurait également habilement mélanger les trucages, les effets visuels et les images de synthèse. Joe Johnston, récompensé à l’Oscar en tant que directeur artistique pour LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE (Steven Spielberg, 1981) et réalisateur de films construits autour de personnages forts comme CIEL D’OCTOBRE (1999) autant que d’épopées visuelles comme JURASSIC PARK III (2001), remplaça au pied levé Mark Romanek qui quitta le projet durant la préparation du tournage. Comme c’est le cas de tous les projets sur lesquels il s’engage, Johnston était plus intéressé par l’histoire que par le spectacle. Il estime que dans le scénario de Walker et Self, «sous l’action, le sang et la terreur, il y a d’abord une histoire d’amour entre Lawrence Talbot et la fiancée de son frère disparu. Je souhaitais que cet élément soit le ciment de l’histoire… la pièce-maîtresse qui pourrait permettre au public d’appréhender l’horreur de l’affliction qui s’abat sur Lawrence». L’ancien directeur artistique était excité par le challenge que présentait le film. Il déclare «vouloir montrer aux spectateurs, avec la transformation d’un homme en loup-garou, quelque chose qu’ils n’ont encore jamais vu auparavant. Les métamorphoses des films précédents sont toutes plus ou moins basées sur les mêmes principes : les os qui s’agrandissent, les poils qui poussent sur le visage… Ce que nous avons réalisé dans WOLFMAN n’a été possible que grâce aux images de synthèse. Notre point de départ était Benicio et notre point d’arrivée les maquillages formidables de Rick Baker mais l’élaboration de la transformation n’a pas été rectiligne… nous avons cherché dans de multiples directions pour arriver à ce résultat». L’équipe savait que pour parvenir à des séquences spectaculaires, ils devaient trouver l’équilibre parfait entre les effets spéciaux et visuels. Ce challenge s’avéra l’un des nombreux rencontrés tout au long du tournage et du montage du film. Mais avant que la production ne puisse démarrer, il fallait d’abord distribuer le reste des rôles qui allaient aider Del Toro à redonner vie à l’infâme créature.