Un commando attaque un centre secret de recherches situé sur une île du Pacifique. Son objectif : s’emparer de l’arme biologique la plus dévastatrice jamais mise au point par l’homme. S’ils échouent dans leur mission, les assaillants commettent une erreur plus grave encore : l’un deux est contaminé. Malgré l’incinération de son cadavre, la contamination gagne toute la population de l’île, transformant les simples mortels en monstres enragés, affamés de chair humaine. Retranchés dans un hôtel, les rares survivants résistent aux assauts des morts-vivants…
Vous en avez marre des zombies effrayants, des supers effets spéciaux qui mettent une claque, des acteurs trop doués et des réalisateurs amoureux de cinéma ; en un mot des films réussis ? Tant mieux, Bruno Mattei a su saisir l’essence de votre désarroi et vous invite à faire l’acquisition de Zombi 3 – aucun rapport avec Zombi 2 –, un film raté sur toute la ligne qui comblera à coup sûr votre besoin intarissable de perdition…
Mais bordel, puisque j’vous dis qu’il y a des crimes,
des meurtres… et puis même des assassinats !!
Pour commencer, l’histoire de la réalisation de ce film est, comment dire, plutôt nébuleuse… Présenté partout comme « un film de Lucio Fulci » (L’Enfer Des Zombies ; L’Au-Delà), Zombi 3 a en réalité été repris par le « phénomène nanar » jusqu’au-boutiste Bruno Mattei (Virus Cannibale ; L’Ile Des Morts-Vivants) et son compère non moins talentueux Claudio Fragasso (Zombie 4 ; Troll 2), non crédités, après que Fulci se soit désisté pour des raisons qui demeurent encore obscures… Quoiqu’il en soit, à voir le film, on est en droit de s’interroger sur le pourcentage réellement réalisé par le regretté Lucio, mais toujours est-il que cela aura permis à Mattei, qui jusque-là creusait son trou de séries Z low-cost en plagiats complètement foireux, de bénéficier d’un budget pour une fois plutôt convenable… Et qu’en fit-il ? De la merde, bien évidemment… Donc si vous aussi vous vous êtes faits enfler par le contenu promotionnel du film, ne vous en faites pas, Zombi 3 saura quand même se montrer à la hauteur de vos espérances !
Le zombie le plus cool de la planète.
Car si vous aimez les films minables dont quasiment chaque plan constitue un affront au cinéma de genre autant qu’un déclencheur de fous rires nerveux à la limite de la bouffée délirante aiguë, ne cherchez pas plus loin, ce film est fait pour vous ! Bien que l’on sache toujours plus ou moins à quoi s’attendre avec « le » Bruno, celui-ci parvient pourtant à chaque fois à nous surprendre là où l’on s’y attend le moins… En effet, Zombi 3 comprend plusieurs scènes qui méritent amplement de figurer au panthéon des scènes les plus mémorables du cinéma bis, en vrac : une tête de zombie tranchée reposant dans un frigo par un quelconque mystère et qui prend tout à coup son envol jusqu’à la gorge découverte de l’un des « héros » ; des zombies-ninjas qui sautillent de partout pour pas un franc et sont toujours prêts à surgir de derrière un fourré ou une porte que l’on croyait pourtant fermée ; un accouchement absolument risible durant lequel le nouveau-né zombifié, encore englué dans l’utérus ouvert à la césarienne faite-maison de sa mère, dévore goulûment le visage d’une pauvre idiote improvisée sage-femme un peu trop penchée sur l’ouverture en question ; des zombies capables de tenir une conversation entière sur la pollution atmosphérique ; une femme de chambre qui vomit du sang à foison parce qu’un zombie s’est mis en tête de lui frotter affectueusement le visage contre un miroir ; des oiseaux-morts-vivants en plastique, et bien d’autres encore que je vous laisse le soin de découvrir par vous-mêmes…
Le foulard sur la gueule : l’ami fidèle des séries Z.
Niveau zombies, on a fait bien pire : les effets spéciaux de Franco Di Girolamo (L’Avion de l’Apocalypse), bien que très moches, restent plutôt corrects pour l’époque et le film n’hésite pas à donner à voir des lambeaux de chair arrachés, ensanglantés et putréfiés à outrance. Le principal problème reste le manque de cohérence absolument insupportable dans le comportement des zombies : tantôt extrêmement lents comme dans L’Enfer des Zombies, tantôt ultra-rapides et hyper-violents (le zombie à la machette du début, qui reste l’une des très rares bonnes surprises du film, avec ses mouvements accélérés pour donner une impression plutôt réussie de folie furieuse), le traitement des zombies repose un peu sur du n’importe quoi… L’assaut dans le motel de nuit reste le seul moment à peu près passable de Zombi 3, mais seulement si l’on est indulgent et déjà habitué aux horreurs audiovisuelles de Bruno Mattei (car on se dit qu’il aurait pu faire bien pire…). Je ne m’épancherai pas sur le flou onirique et le brouillard omniprésents et totalement injustifiés qui sévissent durant tout le film, ni sur le thème musical qui, s’il peut sembler plutôt agréable au début, devient vite exécrable car repris en boucle durant 1h30 comme un disque rayé.
Une bande de jeunes…
Mais parlons un peu des personnages… Comme d’habitude, ils nous épatent par leur jeu incroyablement charismatique, leurs répliques qui ont tout pour devenir cultes (« – Mais pourquoi est-ce que c’est aussi tranquille ? Il devrait y avoir plus de monde à cette heure ! – C’est sûr… A moins que tout le monde fasse la sieste… ») et leur logique déductive à toute épreuve (un jeune couple de rebelles, face à une armada d’oiseaux morts sur la route : « – Oh mon dieu, quelle horreur ! – Roooh, y a un chasseur qui a du avoir un accès de folie ! »). Le meilleur reste quand même certaines aberrations langagières dans les dialogues qui nous font sérieusement hésiter quant à savoir si le film est oui ou non une grosse blague, par exemple lorsqu’un militaire au crâne Roswellien déclare le plus solennellement du monde : « il vient de se produire un nombre incroyablement élevé d’actes criminels dans toute la région, des meurtres et… et même des gens qui s’entretuent ! ». Puissant n’est-ce pas ? Encore plus puissant de les voir s’agiter comme des puces, s’affoler même, décider de se retrancher dans un motel, préparer un siège et se ravitailler en armes, alors même qu’ils n’ont fait face à aucun zombie… Décidément, ce Bruno Mattei possédait un indéniable talent de conteur.
La “mythique” tête de zombie volante.
Ridicule, bancal, moche, atrocement doublé et plus ennuyeux encore qu’une interview de BHL, Zombi 3 n’en reste pas moins un film qui surprend de par son absence totale de complexes et son degré hallucinant de nullité, involontairement drôle et auréolé d’un épais brouillard de mystère de bout en bout (comment Fulci a-t-il pu participer à ÇA ?!)… Un conseil aux futurs fans de Mattei, ne passez surtout pas à côté de ce joyau de nanar !
Par Emmanuelle Ignacchiti
Merci pour a rigolade – merci pour cet article amusant, à la mesure de ce film effectivement surréaliste, où tout est ni fait ni à faire, des décors hideux de friches industrielles au jeu affligeant des acteurs à l’abandon. Un savoureux morceau de série Z à l’italienne, mal doublé, pas esthétique pour un sou, aux faux raccords hilarants, sans oublier les ombres de caméra dans le champ… Un délice à prendre au second… ou troisième degré puisque c’est zombi 3 !! – Salutations à toute l’équipe – Marc
pour passer une soirée agréable regardez cette très bonne comédie horrifique avec des dialogues surprenant d’audace et des effets spéciaux très réussis. euh je dois confondre avec shaun of the dead. autant pour moi. note : 0/5